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France

Histoire du Drapeau de France

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Date de Création : 15 Février 1794 .

Les Couleurs : Bleu , Blanc , Rouge .

 

Petite Histoire du Drapeau Français :

Le drapeau de la France, drapeau tricolore bleu, blanc, rouge, également appelé « drapeau ou pavillon tricolore », est l’emblème national de la République française. Il est le drapeau de la France sans interruption depuis 1830. Il est mentionné dans l’article 2 de la Constitution française de 1958. Ce drapeau aux proportions « 2:3 » (deux tiers, deux pour la hauteur, trois pour la longueur) est composé de trois bandes verticales bleue, blanche et rouge de largeurs et de longueurs égales2.

Sous la forme de pavillon de la Marine de guerre, il date du 27 pluviôse, an II, soit le 15 février 1794 — dessiné selon la légende3 par Jacques-Louis David (1748-1825) à la demande de la Convention — mais ses origines sont plus anciennes et remontent aux trois couleurs de la liberté (14 juillet 1789), identiques aux trois couleurs de la Révolution américaine et à celles du drapeau des États-Unis, le bleu et le rouge auraient pour origine les couleurs de la ville de Paris, celles de la Garde nationale, couleurs qui entoureraient le blanc de la royauté, donc identiques aux trois couleurs utilisées par les différents pavillons français d'Ancien Régime.

Le drapeau tricolore est le pavillon de marine officiel de la France depuis 1794 et le drapeau officiel des armées depuis 1812, à l’exception des périodes de Restauration 1814-1815 et 1815-1830.

 

Qui signifie les trois couleurs du Drapeau de France ?

 

Bleu :

 

Le pallium chrétien

 

Dès l'Antiquité, le rejet de la toge pour le pallium (« a togo ad pallium ») signe le vœu de se retirer du monde. Tertullien15 instaure cette coutume dans la tradition chrétienne. À partir du xiie siècle, apparaissent de nouveaux pigments, le pastel pour les vêtements, l'outremer véritable pour la peinture, dont l'emploi est un signe de richesse tant sa fabrication est coûteuse. Ce n'est qu'alors que le bleu cosmique est associé au manteau des saints, peut être par opposition à la couleur pourpre de la toge impériale. L'azur devient un symbole de grandeur spirituelle.

C'est la couleur du manteau de la Vierge, qui abandonne ses vêtements de deuil sombres4 peints jusqu'alors en noir ou gris foncé. C'est également celle qui est désormais attribuée à la chape de saint Martin.

À l'époque carolingienne, la tradition est déjà établie que cette relique, dont aucune source directe antérieure au xiie siècle ne précise la teinte16, est utilisée comme palladium par Clovis17. Si elle a été portée par les rois mérovingiens dans la guerre quasiment comme un artifice magique18, elle le sera par les Capétiens au moment du sacre. C'est la raison pour laquelle ils portent un manteau à fond bleu au cours de cette cérémonie.

 

Le Bleu de la France 

 

C'est donc au début du règne des Capétiens que la chape de saint Martin se colore en bleu. Le bleu est ainsi intimement associé aux rois de France et figure très tôt dans leurs armoiries fleurdelisées19, dont l'usage militaire apparait au xiie siècle20. Revêtir la chape de Saint Martin est le symbole de la légitimité que confère l'Église au roi, en particulier au moment du sacre, et réciproquement de la politique de la France capétienne, « fille aînée de l’Église », s'appuyant sur les évêques et le pape.

La couleur d'azur est en particulier celle des armes des branches cadettes de la famille royale, par exemple celles de Raoul Ier de Vermandois, « échiqueté d'or et d'azur »21, entre 1135 et 1145.

 

Blanc :

 

Croix de saint Michel

 

Les croisades instaurent la coutume de se distinguer au combat par des croix de couleurs différentes, croix qui pour des raisons pratiques se réduisent bien souvent à des doubles sautoirs. À la croix guerrière, est associée la figure de saint Michel « capitaine des armées célestes ». Invoquer pour son camp l'archange combattant Satan est une manière d'insulter son ennemi sinon de l'envoyer symboliquement au diable. À partir de 1300, au cours des campagnes de Flandre, les armées royales prennent l'habitude d'arborer sous l'invocation de saint Michel une croix blanche, d'abord en bande ou en croix latine22. À la bataille de Mons-en-Pévèle en 1304, la tactique prévaut sur le symbole, la couleur sur la forme, et les chevaliers français se ceignent avant de partir au combat d’écharpes blanches de rencontre pour servir de signe de ralliement juste avant la charge.

La guerre de Cent Ans est l'occasion d'exalter le symbole de la croix blanche, opposée à la croix rouge d'Angleterre. En 1355, Jean Ier d'Armagnac, exige de ses soldats de porter une croix blanche sur la frontière de Guyenne23. Durant l'été 1417, devant la menace des troupes anglaises d'Henri V qui combattent avec l'emblème de la croix rouge, les habitants d'Orléans en état de prendre les armes reçoivent l'ordre de porter notamment une heuque bleue marquée sur la poitrine d'une croix blanche24.

En 1418, le dernier fils de Charles VI, devenu le dauphin l'année précédente, adopte sur ses étendards l'image de saint Michel armé terrassant le dragon et fait de l'archange le protecteur de la France25. L'emblème des combattants français est dès lors appelé la croix blanche de saint Michel (symbole de lumière opposé au rouge sang) et, réciproquement, l'archange fut représenté avec cette croix26. Cette opposition entre croix rouge anglaise et croix blanche française s'insinue dans les conflits annexes, comme celui entre Armagnacs et Bourguignons : les seconds, alliés des Anglais, portent le sautoir écoté rouge sur fond blanc, tandis que les premiers, farouchement opposés aux Anglais, reprennent la croix blanche et l'écharpe assortie25. En 1449, Mauléon est prise aux partisans des Plantagenêt et ses défenseurs doivent pour leur soumission troquer leurs croix rouges avec des croix blanches27. En 1451, la croix blanche de saint Michel apparait dans le ciel de Bayonne conquise28, le 20 août29, lendemain de bataille, et convainc les vaincus de changer leurs couleurs et rallier le parti Valois.

 

Rouge :

 

L'oriflamme d'Hugues Capet

 

La couleur rouge est la couleur de la bannière de l'abbaye de Saint-Denis élaborée en 1124 par Suger, « père de la patrie ». Ce rouge symbolise le martyre de saint Denis, premier évêque de Paris4. Les comtes du Vexin la portaient à la guerre en tant qu'avoués de cette abbaye royale fondée par Dagobert Ier. Quand, en 1077, Philippe Ier réunit le Vexin français au domaine royal, le roi hérite de cette charge de porte drapeau et de défenseur militaire de l'abbaye. Le gonfalon rouge, porté par le dapifer, figurera désormais au côté de la propre bannière de France. Usurpé par les prétendants anglais au trône de France, le port de la bannière de saint Denis est abandonné par Charles VII au profit de l'étendard de saint Michel5.

La bannière de saint Denis est appelée dès les alentours de 1170 « oriflamme », du nom de l'étendard que la Chanson de Roland attribue à Charlemagne. Plus qu'une légitimité à succéder aux carolingiens, l'oriflamme devient le signe de la mission divine du roi capétien. Une oraison funèbre6 écrite en 1350, reprise par une Chronique universelle du début du xve siècle, mentionne la légende que Clovis l'a reçue de Dieu7.

 

La Vraie Croix portée par Saint Georges

 

Le 13 janvier 1188, lors d'une entrevue à Gisors, l'archevêque latin de Tyr exhorte le roi de France Philippe II, le roi d'Angleterre Henri II et le comte de Flandre Philippe Ier à secourir la Terre sainte. Une nouvelle croisade est organisée. Il est convenu que les Français arboreront une croix rouge sur fond blanc, les Anglais une croix blanche sur fond rouge, et les Flamands une croix verte sur fond blanc8.


Cependant, aucune de ces bannières ne véhicule alors de signification nationale. La croix rouge est un insigne du Christ et d'une mission que la tradition attache au souvenir du pape Gélase armant les cités contre l'envahisseur ostrogoth, l'arien Théodoric9. La porter est un honneur auquel chaque militaire peut prétendre en formant un vœu. Identifiée à saint Georges combattant le dragon, elle avait déjà été brandie en juin 1063 pour encourager les troupes de Roger de Hauteville à la bataille de Cerami face aux Sarrazins de Sicile10. La bannière de Saint Georges apparait de nouveau en décembre 1096 à la bataille d'Alcoraz contre les Maures d'Al Andalus puis deux ans plus tard au siège d'Antioche.

Elle est adoptée par plusieurs des communes qui se développent dans la plaine cisalpine11 comme signe de la légitimité de leur franchise face à l'Empereur. Milan en fait une de ses bannières, son Vexillum publicum, arboré au carroccio de 116012. Quand à Gisors le pape la transmet au roi Philippe, l'intention du premier est donc clairement d'inscrire le second dans ce qui deviendra le parti guelfe. Être pour la croisade, c'est aussi être pour le pape. Les navires génois, qui transportent les croisés, arborent la croix de Saint Georges. En 1218, l'insignia cruxata comunis Janue, (enseigne à la croix de la Commune de Gênes), est pavoisée dans la cité de Vintimille conquise et devient l'emblème de la République maritime.

C'est donc à quelle puissance reviendra l'honneur de porter l'étendard de Saint Georges. Après avoir capturé le 22 juin 1283 dans les tourbières du mont Bera (en), le dernier prince des Galles indépendantes, David ab Gruvuz en fuite depuis la défaite du pont sur l'Irvon, puis l'avoir exécuté hanged, drawn and quartered à Shrewsbury le 3 octobre, le roi d'Angleterre Edouard organise pour lui et sa famille à Londres un triomphe qui se déroule en mai 1285. Au cours des cérémonies, est exposée à Westminster, parmi les autres regalia du défunt roi gallois Léolin l'Ultime que l'abbé de Cymer (de) Huw ab Izhel avait remises deux ans plus tôt au vainqueur, la « couronne du roi Arthur » et la croix de Nuz (en), réputée être du bois de la Vraie Croix. C'est alors que la croix rouge, symbole de la Vraie Croix tout entière, est choisie par l'Angleterre à son tour13. L'Ordre de la Jarretière14, créé vers 1348, la diffuse comme l'emblème de sa puissance étendue sur le Pays de Galles et l'Écosse, assujettie en 1296 à la suite de la bataille de Dunbar et du transfert à Westminster de la Pierre du destin.

Or ces deux pays vont devenir des pièces dans le jeu politique de la France en lutte contre son « ennemi héréditaire ». En 1326, le roi de France Charles le Bel, qui avait pourtant participé deux ans plus tôt à une expédition contre l'Écosse, conclut avec elle le traité de Corbeil qui renouvelle l'Auld Alliance. En 1335, son successeur Philippe de Valois envoie à son alliée une armée commandée par Raoul de Brienne. En vertu du traité de 1213 signé entre Philippe Auguste et Léolin le Grand, le roi de France Charles le Sage soutient de 1363 à 1372 les prétentions d'Yvain Main Rouge sur le royaume de Galles. Dès le début de la guerre de Cent Ans, les villes gasconnes se ralliant au Prince Noir arborent la croix de Saint Georges. Quand quatre-vingt-deux ans plus tard, le 1er décembre 1420, les Anglais s'emparent de Paris, de Saint-Denis et de son oriflamme, le rouge de la croix de Saint Georges, que portaient les Français deux siècles et demi plus tôt, est fixé définitivement comme la couleur de l'ennemi des fidèles au Dauphin. Repliés à Bourges, ceux-ci choisissent alors d'arborer une croix blanche et de se donner pour patron Saint Michel.

 

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